Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont l’une des principales causes d’arrêts de travail et d’incapacité professionnelle dans le monde. Ces affections, qui affectent les muscles, les tendons et les articulations, sont souvent liées à des mouvements répétitifs, des postures inconfortables ou des charges lourdes manipulées dans le cadre du travail. Face à ce problème, les exosquelettes apparaissent comme une solution technologique prometteuse pour prévenir ces troubles et améliorer les conditions de travail. Mais qu’en est-il vraiment ?
Comprendre le fonctionnement des exosquelettes
Les exosquelettes sont des dispositifs externes, souvent mécaniques ou motorisés, qui s’adaptent au corps humain pour lui fournir un soutien supplémentaire. Ils peuvent être passifs (sans assistance électrique) ou actifs (motorisés). Ces appareils sont conçus pour réduire les contraintes physiques exercées sur le corps lors de l’exécution de tâches pénibles, telles que le levage de charges lourdes ou le maintien prolongé de postures inconfortables.
Par exemple, un exosquelette de dos peut réduire la charge sur la colonne vertébrale en redistribuant le poids vers les jambes, tandis qu’un modèle pour les bras peut alléger les efforts nécessaires pour effectuer des travaux en hauteur. Cette assistance physique pourrait jouer un rôle déterminant dans la prévention des TMS.
Les TMS : un fléau pour les travailleurs
Les TMS sont généralement causés par :
Des mouvements répétitifs : comme le vissage ou la dactylographie.
Des postures contraignantes : telles que le travail à genoux ou en extension.
La manutention de charges lourdes.
Ces facteurs peuvent entraîner des douleurs chroniques, une réduction de la mobilité, voire des incapacitsés permanentes. La prévention passe donc par l’éradication ou la réduction des facteurs de risque. C’est ici que les exosquelettes entrent en jeu.
Les exosquelettes et la prévention des TMS : que disent les études ?
Les recherches sur l’efficacité des exosquelettes montrent des résultats encourageants :
Réduction des contraintes physiques : Plusieurs études ont montré que l’utilisation d’exosquelettes peut réduire de 30 % à 50 % la charge sur certaines parties du corps, notamment le dos, les épaules et les bras.
Amélioration de l’endurance : Les travailleurs équipés d’exosquelettes rapportent une fatigue moindre, ce qui peut indirectement réduire le risque de blessures.
Prévention des mauvaises postures : Certains modèles d’exosquelettes forcent les utilisateurs à adopter une posture ergonomique, limitant ainsi les risques de TMS.
Cependant, il est important de noter que les exosquelettes ne sont pas une solution universelle. Leur efficacité dépend de facteurs tels que le type de tâches effectuées, la durée d’utilisation et la conception du dispositif.
Les limites des exosquelettes
Malgré leurs avantages, les exosquelettes présentent certaines limites :
Adaptabilité : Un exosquelette mal ajusté peut causer de l’inconfort ou même aggraver les problèmes existants.
Fatigue supplémentaire : Les dispositifs passifs peuvent ajouter un poids supplémentaire, ce qui peut être fatigant si le design n’est pas optimisé.
Coûts : Les exosquelettes restent coûteux, ce qui peut limiter leur adoption, notamment dans les petites entreprises.
Formation : Une mauvaise utilisation due à un manque de formation peut annuler les bénéfices attendus.
Intégration des exosquelettes dans la prévention des TMS
Pour maximiser les avantages des exosquelettes dans la prévention des TMS, il est essentiel d’adopter une approche holistique :
Évaluation ergonomique : Les exosquelettes doivent compléter les améliorations ergonomiques existantes, et non les remplacer.
Formation des utilisateurs : Les travailleurs doivent être formés à utiliser correctement ces dispositifs.
Suivi médical : Un suivi régulier permet de vérifier que l’exosquelette répond bien aux besoins sans effets secondaires.
Conclusion
Les exosquelettes représentent une innovation majeure dans la prévention des TMS. En réduisant les contraintes physiques, en améliorant les postures et en limitant la fatigue, ces dispositifs offrent une solution prometteuse pour améliorer les conditions de travail. Toutefois, ils doivent être considérés comme un outil parmi d’autres dans une stratégie globale de prévention. Une intégration réussie nécessite une évaluation minutieuse des besoins, une formation adéquate et un suivi continu pour garantir des résultats optimaux.
